Emploi et salaire en Tunisie





L’emploi est un facteur de développement économique et social, et relève d’une vision stratégique globale à court et à long termes. En Tunisie, l’emploi est une priorité nationale, la responsabilité d’un ensemble d’intervenants dont le système d’éducation et de formation, les entreprises économiques, les opérateurs du marché du travail… Une bonne stratégie de développement économique doit pouvoir aboutir à un équilibre entre l’offre et la demande. Ce que la Tunisie peine à obtenir malgré les nombreuses mesures incitatives mises en place depuis des années. En 2009, la demande additionnelle d’emploi a augmenté de 3,7 % avec un taux de couverture par les créations d’emploi de 67,1 %, en baisse par rapport à 2008 (85,7 %). Le taux de chômage a par conséquent augmenté, 13,3 % contre 12,4 % en 2008. Celui de la catégorie des diplômés du supérieur est estimé à 21,9 %  contre 20 % en 2008. Une répercussion de la crise économique et financière de 2008 sur un pays dont une part de l’économie est tributaire des échanges commerciaux avec l’extérieur, du tourisme et des investissements directs étrangers.
Pour minimiser les impacts de cette crise, la Tunisie a réformé sa politique active de l’emploi en 2008 l’axant sur l’insertion des diplômés de l’enseignement supérieur dans la vie active, particulièrement ceux en chômage de longue durée, l’implication des régions dans l’élaboration et la réalisation des programmes d’emploi et l’unification de leur financement.
Ainsi les demandeurs d’emploi disposent en 2010 de divers programmes : stages d’initiation à la vie professionnelle (SIVP), contrat d’insertion des diplômés de l’enseignement supérieur, contrat d’adaptation et d’insertion professionnelle, contrat de réinsertion dans la vie active, programme d’accompagnement des promoteurs des petites entreprises, contrat emploi solidarité. Environ 180 000 demandeurs d’emploi ont bénéficié de ces programmes en 2009 en plus des 83 000 créations de projets et de sources de revenus.


La Tunisie souffre également d’une inadéquation des diplômes des universités et des centres de formation aux besoins des entreprises. Les établissements pourvoyeurs sont ou peu à l’écoute de la vie économique du pays ou soumis à la rigidité de l’administration. Le système d’éducation doit dès lors s’adapter et s’orienter de plus en plus vers le développement de spécialités à forte « employabilité », de filières innovantes, de licences appliquées, de culture d’entrepreneuriat, de formation de formateurs…  L’enseignement universitaire doit pouvoir répondre aux enjeux de la compétitivité tant à l’échelle nationale qu’internationale.